Le kitsch, tu connais? Il y a une frontière entre “quétaine” et “kitsch”. Le kitsch se définie plutôt comme l’accumulation et l’utilisation d’un amalgame d’objets hétéroclites dans un décor. Et c’est très assumé! Je suis certaine que tu as déjà visité un restaurant, un bar ou une boutique au Québec avec ce type de décor. Le meilleur exemple reste le célèbre Madrid en bordure de l’autoroute 20. Ce phénomène a tellement fasciné les auteures Roxanne Arsenault et Caroline Dubuc qu’elle lui en ont dédié un tout nouveau livre : KITSCH QC.
Avec le livre Roxanne Arsenault et Caroline Dubuc invitent les lecteurs à une incursion unique dans l’univers des restaurants et bars-salons de la province. Ces lieux immersifs aux décors exotiques et dépaysants auxquels on a greffé la notion de kitsch pour les caractériser, ont fait les beaux jours — et les belles nuits ! — d’un Québec avide d’ouverture sur le monde.
Les belles années du kitsch au Québec
Fondés principalement entre 1950 et 1980 par des entrepreneurs d’origines diverses, ces commerces permettaient aux clients de s’évader de leur quotidien le temps d’un repas, d’une soirée. Véritable hommage à un
patrimoine architectural et culturel en voie de disparition, ce livre abondamment illustré fait redécouvrir plus de 250 lieux dont les derniers représentants méritent d’être préservés. « Sous des apparences ludiques, extravagantes, ces commerces révèlent beaucoup sur l’histoire du Québec : le contexte d’après-guerre,
l’ouverture sur le monde, les courants d’immigration, le boom économique, l’identité nationale et tellement plus encore », amène les deux auteures.
Visite guidée illustrée des commerces kitsch du Québec
En proposant une visite guidée d’une multitude de commerces thématiques partout au Québec, KITSCH QC retrace la riche histoire d’une tradition nord-américaine unique en son genre. Il souligne l’apport des communautés culturelles à ces lieux, qui, du même coup, ont contribué à l’essor économique et social du Québec. Et elles sont nombreuses : française, allemande, suisse, espagnole, grecque, italienne, nord-africaine, chinoise et japonaise. De l’émergence du kitsch jusqu’à son déclin, sans oublier la présentation des commerces de style rustique et maritime, pop-polynésien (tiki) ou encore mimétique (baleines, soucoupes volantes, oranges
géantes), les auteures témoignent de la richesse de ces lieux qui ne laissent personne indifférent, allant du simple amusement au dédain, en passant par l’étonnement ou l’amour-culte!
Pour qui?
KITSCH QC s’adresse autant aux passionnés d’histoire, de patrimoine, du design de cette époque qu’à ceux et celles qui ont déjà franchi les portes de l’un de ces endroits singuliers, en famille ou entre amis, et qui en gardent
de vifs souvenirs.
Des exemples de lieux kitsch au Québec encore ouverts ?
Le Coconut bar à Trois-Rivières.
Le Gibeau Orange Julep à Montréal.
Le Scoop resto-bar à Saint-Esprit dans Lanaudière.
Le Rétro 50 à Rimouski.
Pour plus d’exemples, tu peux même consulter la carte qui répertorie les lieux kitsch du Québec.
Les auteures
Roxanne Arsenault a réalisé des études supérieures en histoire de l’art sur le patrimoine kitsch et a fréquemment pris la parole à ce sujet dans les médias et lors de conférences. Elle est présentement co-directrice du Centre d’art et de diffusion CLARK. De son côté, Caroline Dubuc est actuellement commissaire au design pour la Ville de
Montréal. Précédemment, elle a réalisé des études spécialisées en conservation de l’environnement bâti
et a travaillé plus de 15 ans en patrimoine, sujet qui l’habite toujours autant.